Bonjour à tous... Que dire? Amoureuse des chiens depuis toujours, j'ai vécu 13 années merveilleuses avec Margot, un cocker croisé teckel que j'ai sauvée de son maître tyrannique (il l'utilisait pour faire la manche et la brûlait à la cigarette si elle ne lui rapportait pas assez d'argent, puis a décidé de la mettre dans un sac poubelle et de la jeter sur la route en plein Paris, là où je l'ai trouvée).
Comme elle s'ennuyait toute seule, j'ai récupéré quelques années plus tard un staff croisé boerbull, Virus, voué à l'euthanasie pas ses maîtres stupides, qui m'a fait rire et suivie durant mes nombreux footings (même si ce petit fugueur me faisait des frayeurs parfois...).
Mes deux compagnons de route m'ayant quittée il y a peu (il y a deux ans pour l'une et deux mois pour l'autre), j'ai rencontré Norton, un adorable croisé berger belge (voir mon avatar), le chien le plus merveilleux, câlin et intelligent que j'aie vu de ma vie. Et la sienne a été trop courte: sa mère vivait attachée à une chaîne et gardait un terrain de gardiennage de caravanes. Lorsque j'ai vu l'état du petit bout (des centaines de tiques sur les oreilles et entre les coussinets, des oreilles d'une hygiène déplorable, le poil ravagé par les parasites, et ne parlons pas de la queue), j'ai décidé de me lancer dans un nouveau sauvetage. Et il en a fallu des jours pour lui enlever toutes ces vilaines tiques, désinfecter ses plaies, le faire vacciner, pucer, le brosser, voir tomber les croutes une à une, etc. Malheureusement, ce matin, Norton m'a quittée, et j'en ai le coeur brisé: il a fait une réaction allergique imprévisible à l'un des composants de l'anesthésiant qui lui a été administré pour le soigner d'une infection à l'oreille liée à un épillet: plusieurs crises cardiaques à moins de trois mois viennent à bout même du plus courageux des toutous et des plus forts des vétérinaires (je ne les incrimine pas: ils ont TOUT fait pour me le sauver, et ça me rassure même si le chagrin n'en est pas moins là). Là, c'est encore tout frais, et les larmes brouillent un peu mon esprit et ma vue. J'ai besoin de temps. Nos enfants, eux, non: ils réclament à corps et à cris un nouveau compagnon. Ils attendront un peu. Je suis encore trop:
Et en allant le voir une dernière fois ce matin, une gentille vétérinaire (ou pas) a glissé la carte de cette association dans la main moite de mon compagnon, qui, lui, est maître de ses nerfs.
Alors je suis là. Sans savoir trop pourquoi. Pour parler de Norton. Pour dire à quelqu'un qui aime les animaux combien il était gentil et adorable et exceptionnel. Dans l'attente peut-être (sans doute) d'un nouveau coup de coeur, dans quelques temps. Parce que là, sans eux, sans lui, je me sens nue, inutile, amputée, brisée, en colère, et l'ombre de moi-même sans tout cet amour à donner.
Alors voilà: nous sommes une famille de fous: un ostéo qui masse son chien et lui donne des granules homéopathiques, qui est fou de course à pied en montagne et m'a refilé le virus (d'où le choix du chien de berger solide du coeur, ironie du sort...), trois enfants presque miens qui adorent les bêtes. Et moi, la folle des chiens, la vraie maîtresse de tous ceux qui ont vécu chez nous. Celle qui se fait casser la figure parce qu'elle engueule les maîtres qui ont le malheur de frapper leur chien en public. La gâteuse qui achète des melons à Norton qui l'adore, des bananes à Virus qui en raffole, etc, etc, la liste est trop longue...
Pfiou, je me sens mieux. Je peux enfin dire un bonne journée à tous, et câlinez vos bestioles pour moi qui n'en ai plus (momentanément?).